La presse française est-elle tombée amoureuse du mauvais scientifique ?

Le cœur à ses raisons que la raison ignore.

La crise du COVID a été l'occasion pour le docteur Anthony Fauci de faire connaître son nom dans le monde entier. Homme au CV bien rempli - Fauci a notamment été conseillé santé de six administrations américaines, de Reagan à Biden - l'immunologue n'a pas laissé la presse française indifférente, au point de lui donner parfois l'allure d'une amoureuse transie :

Malheureusement, les sentiments et l'émotion prennent parfois le pas sur la rationalité. Afin de contrebalancer un peu cette idolâtrie collective, voici l'opinion de Kary Mullis sur la question. Rappelons que ce dernier a reçu un prix Nobel de chimie en 1993 pour son invention du test PCR :

Jamais les médias traditionnels français n'ont diffusé cet entretien à leurs consommateurs mais tout le monde sait bien que l'amour rend aveugle.

En mai 2020, Anthony Fauci déclare dans National Geographic :

« Si vous regardez l'évolution des virus chez les chauve-souris et celui qui se répand en ce moment, [les preuves scientifiques] penchent très fortement d'un côté et nous disent qu'il n'a pas pu être artificiellement ou délibérément manipulé. L'ensemble de son évolution étape par étape à travers le temps nous indique fortement que [le virus] a évolué dans la nature avant de passer d'une espèce à l'autre. »

En février 2023,  le département de l'Énergie des États-Unis déclare que l'origine du Covid-19 est accidentelle et proviendrait « probablement » d'un laboratoire de Wuhan.

Néanmoins, Fauci a parfois plus de flair. En effet, dès 2017, il annonçait que l'administration Trump allait devoir faire face à une « épidémie surprise » :

Fauci peut également compter sur le flair de ses amis. En octobre 2019, soit deux mois avant la pandémie de coronavirus SARS-Cov2, ce petit groupe se creusait la tête pour savoir comment faire accepter au monde la technologie ARNm dans les vaccins :

Environ un an après cette réunion, la campagne mondiale de vaccination anti-covid commence et au 27 février 2023, 80,5% des français ont reçu au moins une dose de vaccin à ARNm dans le corps.