Pourquoi Elon Musk inquiète-t-il tant les journalistes ?

Depuis qu'il a racheté Twitter en 2022, le milliardaire fantasque met la planète médiatique en ébullition.

Quand le patron de SpaceX et Tesla a annoncé vouloir mettre la main sur Twitter pour 44 milliards de dollars, cela déclencha une vive inquiétude au sein des rédactions françaises :

Résumé de ces articles sans intêret : Musk est un homme dangereux prônant une liberté d'expression trop extrême tandis que les médias traditionnels français défendent la régulation [censure] de certains propos, pour notre bien à tous, soi-disant.

Elon Musk - homme qui construit des fusées et des puces à insérer dans le cerveau élu personnalité de l'année 2021 par le magazine TIME  - a déclaré être motivé par la défense de la liberté d'expression pour expliquer cette dépense de 44 milliards de dollars. [ordre de grandeur : en 2015, Hollande, Valls et Macron annoncent la suppression de 22 000 postes dans les hôpitaux français pour économiser 1 milliard d'euros]

Défendre la liberté d'expression est une formule qui a perdu beaucoup de sa substance depuis qu'elle est employée de toutes parts mais certains y croient encore et se réjouissent donc de l'arrivée du milliardaire à la tête du réseau social. A l'inverse, la presse française considère qu'avec une régulation trop laxiste, Musk risque de tendre un mégaphone géant à ceux qui propagent la haine - vaste concept aux frontières particulièrement floues.

Mais qu'est-ce qu'une censure appropriée ? Et qui devrait s'octroyer le droit de censurer tel ou tel propos ?

Petite piqure de rappel :

En 2020, le plus vieux journal américain, le New York Post, voit son compte Twitter censuré durant deux semaines suite à la publication d'un article mettant en lumière les activités du fils de Joe Biden en [Ukraine].

En avril 2022, Elon Musk déclare que cette censure du New York Post par Twitter deux ans plus tôt était « incroyablement inappropriée ». En effet, c'est indéniable : il est incroyablement inapproprié de censurer le compte Twitter d'un journal simplement car ce dernier a pris la décision d'exposer les faits à ses lecteurs.

« Une belle chose à propos de Twitter, c'est la manière dont cela encourage le journalisme citoyen - les gens peuvent diffuser de l'information sans passer par le biais de l'establishment. »

Le « biais de l'establishment » existe-t-il ? Il serait intéressant d'avoir l'opinion du Monde ou du Figaro sur le sujet mais répondre à une telle question peut s'avérer périlleux pour des médias subventionnés par l'État.